Longtemps perçus comme le résultat du mariage de la carpe (l’académisme et la rigueur de la science) et du lapin (l’égalitarisme et le tout venant du web), les blogs de science s’imposent lentement dans le paysage de la communica-tion et culture scientifiques. À la fois tribunes personnelles et espaces de conversation, à la fois outils de recherche et de communication vers le grand public, ils défrichent des terrains nouveaux où la science est prétexte à discuter, où les frontières entre disciplines s’effacent, où les publics se mélangent et où la science sort de son “prêt-à-penser” pour s’ouvrir et se montrer telle qu’elle est : chaude, réflexive, engagée. Mais à l’heure où les universités créent leur plate-forme de blog et où cet outil devient de plus en plus institutionnalisé, faisant parfois disparaître le “je” qui le caractérise, nous pouvons aussi nous interroger sur son avenir et son éventuelle normalisation. Cette intervention s’appuiera sur notre expérience personnelle de blogueur membre de la communauté du C@fé des sciences — laquelle compte plus de 20 blogs caractérisés par leur curiosité, leur éclectisme et leur haute tenue — et sur une (trop) longue fréquentation des blogs de science, le tout mis en perspective avec les réflexions des études sur la science et la société.