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Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Franchir les Alpes, Traverser la Suisse

Kevin Sutton

Résumé

Le franchissement alpin prend un sens particulier en Suisse, peut-être plus que dans toute autre partie des Alpes. Franchir les Alpes n’est pas uniquement accomplir un acte permettant de passer par-delà une ligne de crête élémentaire du massif, et ainsi basculer d’un bassin versant à l’autre à l’échelle du continent. C’est avant tout accomplir une action qui réitère un principe de continuité politique et sociale : la traversée de la Suisse. Les grands passages alpins suisses (Lötschberg, Simplon, Gothard, San Bernardino, Furka, Vereina…) permettent de maintenir les différents horizons de la Confédération au sein d’un réseau résilient, grâce à la redondance des services qui l’exploitent. Le franchissement n’est pas autonome, il s’intègre dans un schéma national de mobilité qui connaît comme problématique un enjeu d’équité territoriale. Cette portée nationale s’impose d’ailleurs à la portée continentale marchande : le graphe horaire ferroviaire national s’impose aux horaires internationaux. Il en va de même en ce qui concerne l’encadrement du transit routier. Le cadre spatial de référence est le cadre territorial suisse, qui sait déborder au besoin dans les étendues des Etats voisins, en Allemagne et en Suisse. Rappeler l’importance de cette portée nationale permet de revaloriser la portée régionale et locale des traversées alpines tout en mettant en question le sens même de ce qualificatif « alpin ». La base du fonctionnement du corridor suisse tient à l’articulation de deux axes (Lötschberg-Simplon et Gothard), eux-mêmes composés d’au moins deux itinéraires de franchissement. La cohérence du corridor tient ainsi à la politique d’optimisation nodale qui caractérise la politique ferroviaire suisse depuis les années 1980. Le cadencement multimodal national est affaire de nodalité, tout comme l’encadrement du transit routier. Cette cohérence définit ainsi un bassin de franchissement suisse qui valide l’espace de portée de l’action politique de la Confédération en matière de transports comme un espace de traversée. La question du franchissement permet ainsi d’aborder le système de mobilité suisse depuis sa composante essentielle : sa motivation politique. Cette question permet en outre d’aborder la notion d’accélération, non comme une simple succession croissante de vitesse, mais comme une démultiplication des potentialités de mobilité individuelle. L’équité territoriale n’est en effet pas seulement affaire de mailles, mais surtout de potentialité d’actualisation mobile qui s’entend à la fois comme une offre et comme sa fiabilisation.

Domaines

Géographie
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01256267 , version 1 (14-01-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01256267 , version 1

Citer

Kevin Sutton. Franchir les Alpes, Traverser la Suisse .  Franchir : distances et continuités territoriales » Colloque-excursion, commission géographie des transports CNFG, Jun 2015, Brigue, Suisse. ⟨hal-01256267⟩

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