Si l'on en croit une partie de la création et de la critique contemporaines, la littérature et les arts seraient d'essence silencieuse. Cet ouvrage propose une archéologie de cette esthétique silencieuse : comment une telle conception s'est-elle imposée ? Quels rapports entre la littérature et les arts, noués au coeur du XIXe siècle, ont-ils permis de faire de la parole muette la poésie par excellence et des expressions silencieuses la forme la plus achevée de l'art ? Quelles autres formes d'expressions, tout aussi silencieuses, ont-elles été mises au silence par cette définition esthétique essentialiste ? En explorant la poésie, le roman, la musique, la peinture, le théâtre et le cinéma, cet ouvrage dessine les contours d'une esthétique silencieuse dominante et cherche à faire entendre la voix des expressions silencieuses mineures.