Le " temps " est la maladie du siècle, la maladie de nombreux qui n'en sont pas conscients. Le rythme, qu'on ne retrouve plus en nous, emprunte désormais à la réalité sociale son fonctionnement. Nous nous retrouvons de ce fait accolés à un rythme extérieur à nous qui use, non seulement de notre psyché, mais aussi de notre corps. La société actuelle entraîne l'individu dans son rythme accéléré. Celui-ci tend de plus en plus à se soumettre à une autorité extérieure qui lui organise son temps. Le travail, en effet, envahit la vie de nombreuses personnes sans pouvoir lui dire non, lui imposer des limites. Mais est-ce vraiment le travail qui les empêche de conserver une fidélité par rapport à eux-mêmes dans le temps ? N'y aurait-il pas une désorganisation quelconque dans le Moi profond du sujet qui fait que celui-ci n'ait pas une continuité psychique interne qui définit et rythme sa présence dans le temps social sans de ce fait lui être esclave? En quoi consiste cette continuité psychique interne ? N’y aurait-il pas un temps interne subjectif en chaque individu qui détermine sa perception des objets autour de lui ? Le problème ne se pose pas uniquement à ce niveau. En fait, quelles conséquences pourraient émerger d’un trouble au niveau de la continuité psychique interne ? On constate chez les personnes esclaves du rythme social nombreuses plaintes somatiques au niveau des fonctions vitales biologiques. Nous tenterons de démontrer dans cet article que le vécu d'un hors temps psychologique influence le temps du corps, en d'autres termes les biorythmes de l'organisme humain.