Dans quelle mesure la littérature produite en Afrique est-elle affectée par la mondialisation ? On peut répondre à cette question en distinguant le sens dans lequel s'opère cette relation : en effet, celui-ci s'opère selon un processus qui conduit d'une production particulière, "locale", vers la mondialisation ou, au contraire, selon un mouvement d'investissement de cette production particulière par cette même mondialisation. En proposant cette distinction, on se trouve conduit, dans une perspective qui relève de l'histoire littéraire, à souligner la fonction de la séparation dans la genèse des littératures africaine, lisible notamment dans un effort déployé par les écrivains africains pour se démarquer des canons et idéaux occidentaux. Mais, contrairement, à ce que l'on aurait pu imaginer au départ, nombre d'écrivains ont trouvé dans certains aspects des traditions intellectuelles et esthétiques occidentales une raison de ne pas pousser jusqu'à ses extrêmes limites cette logique de la séparation. C'est ce que montre en particulier la prégnance de la pensée romantique au sein même de la production littéraire africaine.