Le protocole expérimental initié par Marey et Muybridge a été débattu, sans doute, entre le scientifique et le photographe car ils échangeaient volontiers par correspondance. Il nous semble alors intéressant de souligner la différence de traitement de l’information recueillie lors des expérimentations, ainsi que les choix opérés lors de la mise en forme des résultats. Le scientifique cherche à mettre en évidence la généralité d’un cas étudié en masquant l’identité des personnes dès la phase de recueil des données, tandis que le photographe privilégie l’aspect esthétique de l’image à celui de sa fonctionnalité. Cet exemple de la motricité pathologique nous interpelle dans un autre champ, celui de l’épistémologie. L’expérimentation conduite au XIXe siècle par Demenÿ et Quénu sous la responsabilité de Marey montre avec le présent une proximité dans la méthodologie. De nos jours dans les hôpitaux, les outils d’investigation, toujours plus sophistiqués en systèmes d’imageries et de traitements informatiques, rendent compte de mieux en mieux de la complexité des perturbations dans la motricité chez les patients.