Si les pratiques musicales du XIXe siècle ont été largement structurées par la diffusion du piano et par la standardisation de l’orchestre symphonique, le XXe siècle n’est-il pas celui d’une nouvelle révolution industrielle de la musique ? Cette dernière passerait à la fois : par l’adoption, dans la diffusion puis la création musicales, des technologies nouvelles que sont la radiodiffusion, l’enregistrement sonore ou la synthèse des sons par ordinateur ; et par la gestation d’un nouveau système fonctionnel de la musique, désormais enjeu majeur des industries culturelles, mais aussi arme politique et économique émancipée de ses anciennes fontions militaires, religieuses et familiales. Depuis une dizaine d’années, enfin, une nouvelle époque de cette organologie semble advenir : c’est pour essayer de la comprendre que nous avons interrogé les bouleversements, parfois encore sous-estimés, qu’ont subi instruments et dispositifs musicaux au siècle dernier.