Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Proceedings/Recueil Des Communications Année : 2014

Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle

Résumé

Les articles réunis dans ce dossier sont issus d’une journée d’étude qui a réuni le 7 juin 2013 à l’université de Bourgogne germanistes civilisationnistes et historiens français, allemands et italiens autour du thème « Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle ». Le choix de ce cette problématique par ailleurs très actuelle – que l’on pense par exemple au printemps arabe et à ses conséquences – découle d’un double constat paradoxal : d’une part, l’Allemagne a été directement concernée par les trois « vagues de démocratisation » du XXe siècle: celle consécutive à la Première guerre mondiale, qui a conduit à la naissance de la République de Weimar, celle postérieure à 1945 et à la fin du régime national-socialiste, et enfin celle de la fin du XXe siècle avec l’effondrement de la RDA. D’autre part, la recherche récente sur les transitions démocratiques s’est surtout concentrée sur les processus de démocratisation des années 1970 et 1980 dans le sud de l’Europe (Espagne, Portugal, Grèce) et en Amérique Latine, et depuis 1989, dans les pays d’Europe de l’Est. L’Allemagne ne constitue donc pas un objet privilégié d’étude, si ce n’est à travers le cas de la RDA, qui est toutefois analysé dans une perspective synchronique, c’est-à-dire dans le cadre d’une comparaison avec les autres pays d’Europe de l’Est, et non dans une perspective diachronique. Or c’est justement cette dernière qu’il semblait intéressant et nécessaire d’adopter en jetant un regard comparatif sur ces trois transitions démocratiques en plaçant au centre des réflexions la question de la transformation des élites, qui apparaissent comme des acteurs majeurs de ces processus. Les contributions qui suivent tentent d’apporter, avec des approches différentes, des éléments de réponse aux questions suivantes: Dans quelle mesure le changement de régime politique s’est-il accompagné d’une transformation des élites et si oui, en quoi a consisté cette transformation ? S’agit-il d’un renouvellement de ces élites, d’une transformation de leur discours, de leur idéologie, de la conception de leur rôle? Si une transformation des élites fut explicitement visée, quelles furent les méthodes envisagées et appliquées ? Quel rôle jouèrent les expériences du passé, et notamment de Weimar, dans ces processus ? Et enfin, quel est le lien entre transformation (ou non) des élites et consolidation (ou non) de la démocratie ? « Les élites » ne constituant pas une unité homogène, la majorité des articles analysent l’évolution – dans la plupart des cas à travers une comparaison entre Weimar et la période après 1945 – d’un groupe spécifique : élites économiques (W. Bührer), élites juridiques (N. Le Bouëdec), administratives (M.- B. Vincent), politiques (A. Bernier-Monod) ou encore élites catholiques (M. L. Sergio). Elles le font soit par le biais d’une analyse globale du discours tenus par ces élites, étudiés à travers celui de leurs principaux représentants et organisations (pour les élites économiques et juridiques), soit par des études de cas : M.-B. Vincent analyse ainsi un échantillon limité, mais non moins révélateur de l’élaboration d’une nouvelle éthique de la fonction publique en démocratie, de fonctionnaires ayant subi des sanctions disciplinaires pour avoir falsifié leur formulaire de dénazification, et A. Bernier-Monod s’intéresse au parcours de trois femmes politiques ayant commencé leur carrière sous Weimar et participé à la seconde transition démocratique. La contribution de M. L. Sergio quant à elle, est certes centrée sur la figure d’Eugenio Pacelli, tout d’abord nonce en Allemagne puis pape (Pie XII), mais propose néanmoins une analyse plus large de l’évolution des élites catholiques à la fois au sein de l’Église et des partis politiques (notamment le Zentrum puis la CDU) sous Weimar et après 1945. Les trois autres contributions adoptent des approches à la fois différentes et complémentaires : le dossier s’ouvre ainsi sur celle de M. Reitmayer, consacrée à l’évolution des sémantiques de l’élite ; celui-ci y expose le passage d’une sémantique fondamentalement antidémocratique (qui d’ailleurs rejetait le terme même d’ « élite ») à une autre plus compatible avec la démocratie et ayant permis une intégration dans la démocratie. Les deux derniers articles enfin s’intéressent chacun à leur manière aux méthodes employées pour obtenir une transformation des élites : A. Linsenmann se penche sur celles, très originales, des autorités françaises d’occupation, qui cherchèrent à influer sur les mentalités des élites à travers une ambitieuse politique culturelle ; G. Mouralis, enfin, analyse la spécificité du processus d’épuration des élites est-allemandes après 1990.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01078095 , version 1 (27-10-2014)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01078095 , version 1

Citer

Nathalie Le Bouedec. Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle. Nathalie Le Bouedec; Fritz Taubert. Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle, Jun 2013, Dijon, France. 208, Presses universitaires du septentrion, 2014, Allemagne d'aujourd'hui. ⟨hal-01078095⟩

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