La sépulture mésolithique de Campu Stefanu (Sollacaro, Corse-du-Sud, France)
Résumé
The site of Campu Stefanu, which is located in the valley of Taravu in the department of Corse-du-Sud, has yielded traces of occupation extending from the Mesolithic to the Iron Age. In 2008, a Mesolithic grave was discovered inside a natural granite rock shelter. The preservation of the bone material in this granite arena is extremely unusual. The upper level has yielded incomplete remains of several subjects with varying degrees of preservation, both in terms of bone material and articular relationships. Based on the number of skulls, three subjects were represented. The human remains were not accompanied by any archaeological remains that could provide a chronological and/or cultural attribution. In reality, this grave contains the bone remains of eight subjects, including one perinatal, two adolescents and five adults. The function of the grave appears to be complex as a result of connected assemblages, covered with dislocated parts. We must envisage a variety of processes, from deposit to consolidation, over a relatively long period, at least sufficient for the skeletonization. At the bottom of the grave, in direct contact with the rocky base, an additional individual represented by an articulated skeleton was discovered. Its unequal representation may have resulted from partial preservation rather than a specific funerary treatment. This subject was dated to the late 9th millennium BC, which would make it one of the first indications of peopling of the island. This discovery is clearly distinct from the simple graves isolated from the deposits of Araguina- Sennola at Bonifacio and Torre d'Aquila at Pietracorbara in Cap Corse, which constitute the island's two other Mesolithic funerary structures.
Le site de Campu Stefanu, qui se situe dans la vallée du Taravu en Corse-du-Sud a livré des traces d'occupation allant du Mésolithique à l'âge du Fer. En 2008, à l'intérieur d'un abri naturel de formation granitique a été découverte une sépulture mésolithique. La conservation du matériel osseux dans cette arène granitique est tout à fait inhabituelle. Le niveau supérieur a livré les vestiges incomplets de plusieurs sujets et ceci dans des degrés de conservation divers, tant au niveau de la matière osseuse que pour les relations articulaires. Selon le nombre de crânes, trois sujets étaient représentés. Les restes humains n'étaient accompagnés d'aucun vestige archéologique qui pouvait documenter une attribution chronologique et/ou culturelle. En réalité, cette tombe regroupe les vestiges osseux de huit sujets dont un sujet périnatal, deux adolescents et cinq adultes. Le fonctionnement de la sépulture apparaît complexe en raison d'ensembles en connexion, recouverts de pièces disloquées. Il est nécessaire d'envisager différentes manipulations allant du dépôt au colmatage et ceci sur un temps relativement long, du moins suffisamment pour que le cadavre ait eu le temps d'évoluer à l'état de squelette. À la base, au contact direct du socle rocheux, un individu supplémentaire représenté par un squelette en connexion a été mis au jour. Sa représentation inégale résulterait d'une conservation partielle et non d'un traitement funéraire particulier. Ce sujet a été daté de la fin du IXe millénaire, ce qui le situerait dans les premiers indices de peuplement de l'île. Cette découverte se distingue nettement des tombes simples isolées des gisements d'Araguina-Sennola à Bonifacio et de Torre d'Aquila à PietraCorbara dans le Cap Corse, qui constituent les deux autres structures funéraires mésolithiques de l'île.