Anti-urbain ? Le mythe d'une "ville-rez-de-chaussée dans la verdure"...
Résumé
André Corboz, dans " "Non-City" Revisited " prévenait : " L'idéal de la maison individuelle est aussi petit-bourgeois qu'on le voudra et engendre des coûts d'équipement excessifs. Mais ce qu'il importe de souligner ici, c'est que cet idéal exécrable motive le plus clair de la population dans ses projets sociaux. " La ville dite américaine, dont Los Angeles - " ville-rez-de-chaussée dans la verdure " - a constitué le paradigme pendant une majeure partie du XXe siècle, obéit en effet à un autre mythe que celui de la ville dite européenne, mythe ou idéal qu'il nous faut nécessairement apprendre à décrypter si nous voulons être à même d'apprécier dans ses justes dimensions cette ville autre qui s'est édifiée sur le territoire des Etats-Unis, et que nous avons, généralement, trop rapidement qualifié de " non-ville ". C'est ce mythe - désigné comme anti-urbain au XXe siècle - que nous nous proposons d'explorer afin de comprendre comment celui-ci a donné naissance à un mode d'urbanisation spécifique, mode d'habiter souvent incompris car conçu en opposition à l'idéal promu dans/par la culture européenne.