Malgré un impressionnant arsenal de textes, le bruit reste un objet mal perçu et donc mal traité. Le droit de l'environnement se focalise en effet sur le bruit, souvent réduit à une vulgaire nuisance, au détriment du silence (absence de bruit) ou, à tout le moins, du calme (faible exposition au bruit). Cette approche réductrice empêche de considérer le bruit comme une pollution et le calme comme une ressource. L'émergence récente de la notion de " zones calmes " augure peut-être d'un changement de perception qui verrait (enfin) le passage d'une politique uniquement centrée sur la lutte contre la nuisance à une politique préoccupée aussi de la préservation d'une aménité en voie de disparition. Reste à moderniser le vocabulaire pour se référer désormais non au bruit mais à l'environnement sonore.