Cet ouvrage est la seconde édition, remaniée, d'un livre initialement paru en 2007. Aussi bien les évolutions du cadre réglementaire et législatif que celles des débats scientifiques ont été prises en compte. Les thèses du gouvernement à distance, les travaux sur l'expertise, les analyses de l'émergence du pouvoir régional, sont ainsi, parmi d'autres approches, mis en perspective par rapport à la gouvernance territoriale et interrogés autant dans leur capacité à éclairer les transformations de l'action publique dans son ensemble que celles des cas empiriques qui sont plus particulièrement analysés dans tel ou tel chapitre. Son ambition reste de comprendre et dépasser les polémiques qui font rage à propos de la gouvernance territoriale en confrontant ce qui est d'ordinaire opposé : les pratiques, les discours et les théories. Comment les discours si prégnants sur la gouvernance territoriale se traduisent-ils dans les pratiques ? Comment tenir compte du fait que les critiques sur les pratiques et les théories de la gouvernance territoriale infléchissent celles-ci et parfois les renforcent ? Les théories sont-elles suivies et appliquées ? Rendent-elles compte des décalages entre pratiques et discours ? Aident-elles à les comprendre ? Doit-on refonder un certain nombre de théories centrales des sciences sociales à la lumière de la gouvernance ? Pour proposer des pistes, cet ouvrage donne la parole à des chercheurs issus de disciplines différentes, qui étudient des territoires variés et multiplient les angles d'approche sur les dynamiques sociales liées à la gouvernance territoriale. La première partie est plus spécifiquement consacrée à la réflexion théorique. La seconde explore les incarnations inaccomplies de la gouvernance territoriale et tire les leçons d'échecs relatifs. La troisième étudie au contraire les usages victorieux et montre combien la gouvernance territoriale a déjà profondément transformé les pratiques du pouvoir et les fondements de l'ordre social.