La réparation et la réhabilitation des ouvrages d'art sont des domaines en pleine expansion. La première cause de pathologie est la corrosion des armatures du béton armé, pouvant provenir de défauts d'enrobage ou d'agressions chimiques dues à la pénétration de sels. Face à des infrastructures vieillissantes, il est nécessaire d'intervenir avec le moins de gène possible en utilisant des méthodes durables. Pour répondre à ces nouvelles exigences, de nouveaux produits de réparation ont été développés. Ils permettent de prolonger la vie de l'ouvrage au lieu de le remplacer en accord avec les politiques de développement durable. Ces matériaux sont majoritairement des liants hydrauliques purs ou modifiés par des polymères. Selon de nombreuses études, l'ajout de polymère aux mortiers permet d'améliorer certaines propriétés comme l'adhésion au support à réparer, la flexibilité ou la compacité. Cependant, l'évolution de ces propriétés à long terme reste peu connue lorsque les matériaux sont soumis à différentes contraintes environnementales (carbonatation, cycles Gel/dégel…). En effet, on observe fréquemment le décollement et la fissuration des réparations quelques années après l'intervention. Ces échecs peuvent être dus à un mauvais diagnostic des désordres, au choix non adapté du produit de réparation ou à la qualité de l'application du matériau sur le chantier. Le but de notre étude est de caractériser le vieillissement des mortiers modifiés par des polymères utilisés pour des chantiers de réparation. Pour cela, des matériaux mixtes contenant différents types de polymères ont été préparés avec deux types de cure. Leurs propriétés sont ensuite déterminées au jeune âge et en fonction du temps après différents types de vieillissement accélérés en laboratoire. Un intérêt tout particulier sera porté à l'évolution de la résistance de l'interface entre le produit de réparation et le support endommagé. Ces résultats permettront d'améliorer nos connaissances sur les propriétés à long terme de ce type de matériaux et de maîtriser leur utilisation sur des chantiers de réparation d'ouvrages d'art.