Ce texte cherche à expliquer la manière dont les associations et les syndicats de deux pays de l'Union européenne (Belgique / Espagne) interviennent sur la question des travailleurs pauvres et comment la mise en place de dispositifs de concertation et d'action au niveau national, via l'incitation des institutions européennes, les conduisent à repenser leur compréhension du phénomène et leurs modalités d'action. Dans les deux cas, la place prise par les associations dans des réseaux d'action publique se traduit dans la production d'expertise, mais aussi dans une forme d'institutionnalisation. Il paraît dès lors pertinent, par comparaison, de s'interroger sur le type d'investissement qui est celui des syndicats, sur les usages qu'ils font des dispositifs d'observation et de concertation et sur les effets que cette participation produit sur eux.