Si la violence apparaît comme le trait majeur de la typification du hooligan par rapport aux autres catégories de supporters, c'est aussi la passion du football qui l'anime. En effet, le hooligan est un supporter passionné qui défend les couleurs de son club et son drapeau. Mais la passion ne suffit pas à le décrire ; le hooligan aime aussi et avant tout se battre contre les autres hooligans pour imposer sa force et montrer sa supériorité. Le football ne devient dès lors qu'un moyen pour lui d'affirmer son pouvoir sur les autres. Bien que le discours commun l'ait quelque peu stigmatisé, il serait faux de croire pour autant que le hooligan puise toutes ses ressources dans les milieux populaires les plus défavorisés. Dans l'imaginaire collectif relayé par les médias, la vision du hooligan est volontiers celle du jeune désoeuvré, décalé et venant au stade pour se saouler et se battre. On le croit mal inséré et délinquant dans la vie quotidienne. On le voit arborant les insignes nazis, adeptes des idées d'extrême droite. Aujourd'hui, ce stéréotype n'est plus tout à fait d'actualité. Le hooligan a changé. Il est socialement intégré et revendique son apolitisme. De ce point de vue, le style " Casual " en est une forme d'expression particulièrement intéressante à analyser. Le nom de Casuals vient de ce qu'il s'habille " sport " mais aussi " smart " (les marques). Le casual est un hooligan à l'apparence ordinaire mais qui cultive sa différence. C'est parce qu'il ne veut pas être confondu avec les supporters qu'il affectionne certaines marques. Il émerge chez le Casual un système particulier. Il organise une compétition parallèle avec ses codes et ses règles qui place, au cœur de l'action de ses membres, des actes violents garants de l'identité du groupe et présentant une forme de violence urbaine masculine caractéristique.