Le maître E chargé de l'aide à dominante pédagogique des élèves en difficulté d'apprentissage voit son métier évoluer suite à une série de réformes ayant pour conséquence de majorer ses activités partenariales. Cette étude qualitative menée à partir d'autoconfrontations simples et croisées a permis de pointer une série de caractéristiques aux pratiques partenariales qui tendent à les " marginaliser ". L'espace professionnel dans lequel évolue le maître E est d'une grande diversité et se déroule dans des temps et sur des lieux situés en marge de la classe dans et hors l'école. La position périphérique du maître E dans le système est favorable aux échanges et aux triangulations entre le maître de la classe, les familles et le maître E autour de ce qui fait problème pour l'élève dans et hors la classe. C'est à la fois cette relative extériorité qui les conduit à exercer une grande partie de leur métier en dehors de la présence des élèves, et la technicité de certains de leurs gestes qui constituent leur expertise. Nous avons pu identifier que le métier s'exerce dans une série de tensions comme: entre ce qui est explicité et ce qui ne l'est pas, entre le niveau formel et informel, entre les spécificités du maître E qui font son expertise et celle de ses collègues de milieu ordinaire, et enfin dans l'affrontement des temporalités, que ces tensions étaient constitutives de l'activité partenariale du maître E et traduisaient au final des savoir faire et des gestes de métier. Les maîtres E investissent leur rôle de partenaire dans des logiques d'aide indirecte à l'élève pour rendre possible l'aide directe. La réforme et l'attribution de la responsabilité de l'aide au maître de milieu ordinaire ont accentué cet aspect du travail du maître E, notamment à l'égard du maître de la classe, en se positionnant comme une personne ressource à l'égard de ses collègues de milieu ordinaire.