Notre réflexion n'est pas soutenue par un travail de terrain car nous proposons ici de nous détacher des analyses des usages et des concepts d'usages tels qu'ils ont été définis dans les années 1980, porteuses de nouvelles technologies et de nouveaux médias en référence à un contexte économique et politique particulier, qui justifiait une telle approche. A la suite de travaux actuels, nous envisageons plutôt de changer de point de vue en élargissant la question des usages des Tic numériques à celle des pratiques communicationnelles (Von Pape, 2006), ou encore de la sociologie des activités en ligne (Beuscart, 2009), afin de donner une autre place à la technologie (Guchet, 2005, p.227-229) supportant la communication interpersonnelle. L'offre actuelle voit se croiser des tendances et logiques sociétales certaines (mobilité, individualisation, production amateur, piratage...) qui pèsent sur les usages des Tic numériques (TICN), mais qui favorisent surtout l'émergence de pratiques communicationnelles. Ce niveau d'analyse nous semble aujourd'hui pertinent car les pratiques ne s'analysent pas en fonction d'un support technologique, mais des actions communicationnelles des individus. Le changement de paradigme (usage/Tic ; pratiques/communication) est soutenu par la notion de dispositif. Les dispositifs communicationnels des usagers intègrent l'ensemble des TICN utilisées par les usagers d'une part et la façon de faire dispositif est une caractéristique des pratiques communicationnelles hypermodernes d'autre part.