La conservation in situ des RGF est une stratégie de gestion sur le long terme permettant de favoriser l'adaptation locale sous l'effet de pressions de sélection qui peuvent être changeantes dans le temps. Sept réseaux français de conservation in situ des RGF ont déjà été mis en place (sapin pectiné, hêtre commun, pin maritime, chêne sessile, épicéa commun, peuplier noir, orme lisse) et d'autres sont en préparation (pin sylvestre, pin de Salzmann, ...). La construction d'un réseau s'appuie sur un faisceau d'informations d'ordre géographique, pédologique, climatique, naturaliste, écologique, biologique, génétique et socio-économique. Chaque Unité Conservatoire (UC) du réseau fait l'objet d'une charte de gestion permettant l'évolution de la diversité génétique sous l'effet de la sélection naturelle à chaque génération. Les UC sont composées d'un noyau central, enjeu principal des efforts de conservation, et d'une zone tampon dont le rôle essentiel est de limiter les flux de gènes extérieurs. Chaque réseau est coordonné par un animateur qui travaille en tandem avec un référent scientifique. L'animateur est chargé de veiller au respect des conditions que doit remplir une UC et à l'application de la charte de gestion des UC. Il a aussi en charge l'évaluation de l'état des UC du réseau, notamment en termes démographiques Grâce au programme paneuropéen EUFORGEN, la politique nationale de conservation des RGF est coordonnée avec celle des autres pays européens signataires du protocole Forest Europe pour la protection des forêts en Europe. Depuis 2011, un système d'information (EUFGIS) répertorie environ 2000 UC in situ réparties dans 31 pays européens. Ce système permettra de mieux coordonner l'effort de conservation à l'échelle continentale par une harmonisation de l'information et par l'identification de manques ou de redondances. Une stratégie originale de gestion des RGF des espèces disséminées reste à inventer, qui devrait fortement s'articuler avec la gestion conservatoire des habitats telle qu'elle est pratiquée par les aires protégées. Enfin, le suivi des UC et des indicateurs de leur dynamique évolutive doit être maintenu avec une grande régularité.