La dernière réforme, lancée en 2000 et achevée en octobre 2003, renvoie à un contexte régional singulier. La ville de Berlin, qui représente à la fois un Land et une commune, constitue en effet une enclave administrative au sein du Land de Brandebourg. Cet héritage de la fin de la seconde guerre mondiale, à l'issue de laquelle l'organisation administrative de l'enclave de Berlin-Ouest a été calquée sur le modèle des villes-Etats hanséatiques comme Hambourg ou Brèmei, ne va pas sans poser de nombreux problèmes, notamment en matière de développement et d'aménagement régional. Les deux Länder ont en effet à gérer des espaces aux évolutions contrastées depuis la réunification allemande. C'est à cet aspect de la réforme que nous nous intéressons ici en considérant le remaniement des frontières communales dans le Brandebourg comme le support de mise en place de la politique d'aménagement régionale. La zone d'influence étroite de Berlin, qui correspond à une maille d'aménagement définie par le plan commun Berlin-Brandebourg de 1994, réunit une couronne de communes de la proche périphérie berlinoise. Les mécanismes de rééquilibrage et la redistribution des ressources constituent des enjeux importants et très discutés de la réforme dans cette zone. Or, les objectifs explicites d'aménagement régional des autorités du Land ne s'accordent pas forcément avec les stratégies de regroupement mises en œuvre par les communes de cette zone.