La transition du Mésolithique au Néolithique ancien en Méditerranée occidentale constitue un sujet stimulant à plus d'un titre. D'une part en raison de la position géographique de cette aire qui en fait un cas de " néolithisation lointaine " (entre 2000 et 3500 km) en regard de l'épicentre supposé de la néolithisation en Asie du Sud-Est, dans les confins turco-syriens. Essayer de saisir les différences économiques, sociales ou symboliques en regard de la " zone mère " constitue déjà un excellent exercice. Précisément, cet éloignement associé à l'idée d'un substrat indigène étoffé et dynamique entretient fréquemment, dans la littérature, l'image que cette zone aurait basculé dans le Néolithique par processus d'acculturation des populations autochtones. Depuis de longues années, des débats opposent en fait les tenants d'un processus de colonisation par voie maritime au partisan d'une transition par simple diffusion culturelle. Comment, sur la base des données archéologiques et sur leur interprétation, aborder aujourd'hui ces diverses questions et quelles conclusions en tirer ? Le cadre géographique retenu sera celui du grand arc méditerranéen occidental, de la Ligurie au Pays valencien. Le territoire français sera plus spécifiquement abordé, mais les comparaisons avec le versant méditerranéen de la péninsule Ibérique seront fréquentes.