Lire par dessus l'épaule de Manon Phlipon : livres et lectures au fil de ses lettres aux demoiselles Cannet (1772-1780)
Résumé
La moitié des 250 longues lettres adressées par Manon Phlipon, future Mme Roland, à ses amies de pension Sophie et Henriette Cannet entre 1767 et 1780 évoquent des pratiques de lecture, des livres et/ou des auteurs. Ce corpus permet d'entrer dans son intimité de jeune lectrice toujours en quête de livres, de temps à consacrer à leur lecture et du coin tranquille où s'y adonner, et d'observer la sociabilité induite par cette passion, qu'il s'agisse d'emprunter des ouvrages ou de goûter les joies du " lire ensemble ". Lectures partagées entre amis et lectures solitaires studieuses et réflexives, avec constitution de recueils d'extraits, sont également appréciées par la jeune fille, qui se fait en outre volontiers " directrice de lectures " de ses amies. Les lettres de jeunesse permettent enfin de dresser un catalogue de ses auteurs de prédilection. L'expérience " livresque " de la jeune bourgeoise Manon Phlipon est à rapprocher de celle, dévoilée par un autre corpus épistolaire, de la jeune aristocrate Geneviève Randon de Malboissière. Toutes les deux puisent dans leurs lectures des savoirs solides et remarquablement autonomes.
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