Les ondes de gravité sont une composante essentielle de la dynamique de l'atmosphère petite échelle à cause de leur capacité à transporter de l'énergie et de la quantité de mouvement sur de très grandes distances. Elles produisent des variations de pression au niveau du sol qui peuvent être détectées par des microbarographes. Dans le but d'estimer les caractéristiques des signaux attendus au niveau du sol, un nouveau modèle linéaire spectral numérique de propagation d'ondes de gravité internes a été développé (Marty, J. and Dalaudier, F.: Linear spectral numerical model for internal gravity wave propagation,. J. Atmos. Sci. (in press)). Les éclipses solaires sont connues pour agir comme une source temporaire d'ondes de gravité et produire des ondes en lame d'étrave de très grande échelle à la surface de la Terre. La réponse asymptotique à un forçage thermique se déplaçant à vitesse constante ainsi que la réponse transitoire à l'éclipse du 4 Décembre 2002 sont étudiées en utilisant notre modèle. Les résultats sont en bon accord avec les simulations numériques précédentes. Le modèle est ensuite appliqué au cas de l'éclipse du 1er Août 2008. Ces estimations sont comparées aux données des stations infrasons du Système de Surveillance International (SSI) et de stations temporaires spécialement installées pour cette occasion. La validité de la mesure obtenue avec les microbarographes pour l'observation d'ondes aussi basse fréquences est scrupuleusement étudiée. Les variations de pression produites par une éclipse solaire se situent dans une bande de fréquence fortement perturbée par les marées atmosphériques. Ces dernières sont donc caractérisées et ôtées du signal. Une onde basse fréquence commençant juste après le passage de l'éclipse est mise en évidence sur l'ensemble des stations. Sa fréquence et son amplitude sont proches de celle estimée avec notre modèle ce qui suggère fortement que cette onde a été produite par le passage de l'éclipse.