Cet article s'inscrit dans la tradition réflexive qui se pratique régulièrement en sciences humaines et se propose d'avancer des pistes de réflexion sur la construction du savoir scientifique. Il vise à questionner le mode de constitution des données expérimentales à partir d'une discussion sur les protocoles utilisés pour l'élaboration des tests de perception en psycholinguistique et phonétique. Nous avons analysé en particulier deux variables importantes et les problèmes qu'elles posent : le choix de la durée des stimuli donnés à écouter et la définition des catégories de sujets susceptibles de valider ou infirmer l'hypothèse du test (en particulier autour de l'opposition expert / non expert). En problématisant les moyens d'investigation habituellement pratiqués, nos conclusions tentent de mieux cerner les frontières des interprétations permises par les tests de perception.