La théorie des parties prenantes est essentielle pour ceux engagés, pratiquement ou conceptuel-lement dans les transformations du capitalisme et du libéralisme. Méconnue, la théorie des parties prenantes n'est pas une théorie marginale : elle décrit tous les emboîtements possibles entre sphère publique et sphère privée, elle déconstruit la dualité entre ce qui appartiendrait au monde économique et des entreprises et ce qui relèverait du monde politique et du bien public, elle concerne tous ceux (individus ou groupes) qui ne sont pas des actionnaires et qui pourtant subis-sent ou influencent l'activité des organisations. De ce fait, on a pu traiter la théorie des parties prenantes comme étant une nouvelle théorie de la société civile. Les auteurs de cet ouvrage présentent les différentes approches théoriques de la théorie des parties prenantes car on connaît mal cette théorie pourtant élaborée depuis les années 60 par ER Freeman. On connaît mal aussi les ramifications qu'elle a donné lieu tant en matière de responsa-bilité sociale qu'en sociologie politique et en philosophie politique. Son utilité est incontestable car elle révéle les choix explicites et implicites des agents économiques, et des individus notam-ment quand ils recherchent des indicateurs pertinents (et non pas seulement performants) pour les guider. Cette mise en perspective explore également des champs d'application plus larges dans diffé-rents domaines, des domaines les plus techniques au plus prospectifs: gestion stratégique, droit du travail et des sociétés, sciences politiques, philosophie politique et morale. Ainsi les auteurs mettent-ils en discussion l'importance et les incidences de la théorie des parties prenantes en ma-tière de gouvernance d'entreprise, de gouvernance nationale et territoriale, et de gouvernance eu-ropéenne.