La question de l'énergie fait écho à des préoccupations comme le phénomène du réchauffement climatique ou l'orientation de l'action collective vers un développement durable. Notre manière de vivre, organisée autour de l'abondance énergétique fournie par les ressources fossiles, semble remise en cause. Comment répondre alors aux défis posés par la l'énergie, sa production et sa consommation ? Les solutions résident-elles dans l'excellence technique qui pourrait faciliter sa production et sa disponibilité, ou bien dans l'évolution de pratiques sociales et des représentations culturelles des sociétés consommatrices ? Si les formes de production et de consommation de l'énergie induisent à coup sûr des formes d'organisation sociale, la réciproque, même si elle reste la plupart du temps ignorée, reste vraie ; Il n'est pas facile de rendre familière cette réflexion. En effet, l'objet « énergie » se présente encore et selon les cas comme un don, une abstraction, voire comme un impensé historique. Elle apparaît spontanément comme une condition technique de nos modes de vie. De plus, les caractéristiques des systèmes sociotechniques qui permettent son usage renforcent l'invisibilité sociale de l'énergie. Une réflexion sur nos formes d'existence devient donc urgente quand se pose la question de la disponibilité énergétique. L'énergie s'inscrit comme un fait social. Cet ouvrage propose donc d'aborder le rapport entre énergie et société à partir de différentes formes d'organisation technique et sociale, dans et pour lesquelles des énergies sont présentes. De manière pluridisciplinaire, sont observés les rapports d'une coconstruction entre énergie, nature et société. Est évaluée la contribution des énergies et de leurs usages dans la constitution, le développement et la disparition de fait ou programmée de macro systèmes techniques. Sont enfin répertoriées les différentes formes de rationalité à l’œuvre au sein des interactions entre individus et énergies.