Dans son Protreptique, Clément d'Alexandrie dénonce vigoureusement le caractère scandaleux des multiples figures de Dionysos. Il est néanmoins remarquable qu'il rattache cette divinité à absolument tous les mystères païens dont Orphée serait l'initiateur. Le choix de concentrer presque exclusivement son attaque sur cette cible et ses avatars révèle sans doute l'intention de réadapter la thématique qui lui est propre aux mystères chrétiens. Mais Clément va-t-il plus loin ? De même qu'il a converti Orphée dont la transfiguration scelle l'avènement du chantre christique, suggérerait-il implicitement un parallèle entre Dionysos et le Christ destiné à réintégrer dans la sphère chrétienne un Dieu fascinant mais insaisissable ?