Tel qu'il est généralement défini, le japonisme contient deux affirmations fausses : la première en ce qui concerne la datation de ce phénomène ; la seconde en ce qui concerne la nature des influences exercées sur les artistes japonais et français. Tout d'abord, les artistes français n'ont pas découvert l'art japonais vers 1860 : les échanges entre le Japon et la France sont bien antérieurs à cette date. Deuxièmement, les œuvres japonaises qu'admiraient les artistes français à la fin du XIXe siècle n'étaient pas des œuvres « typiquement » japonaises, coupées de toute influence extérieure : elles avaient été influencées auparavant par les artistes occidentaux. Il importe donc de reconsidérer l'apport –aussi bien sur le plan pratique que théorique- des artistes japonais et la nature des influences qui se sont exercées entre les artistes français et japonais afin de pouvoir effectuer une relecture des mouvements picturaux survenus autour du Japonisme. Les recherches artistiques engagées par les artistes japonais sont au centre de la réflexion théorique qui remet en question la perspective et la « place du spectateur ».