Victor Schoelcher (1804-1893) est un bel exemple de militantisme républicain car il a mené, tout au long de sa vie, un combat sans relâche, pour une République démocratique et sociale, vertueuse et philanthrope. Son action déterminante pour l'abolition de l'esclavage de 1848 s'inscrit, chez lui, dans une défense humaniste mais non utopique des principes républicains. Radical dès son plus jeune âge, Schoelcher est un républicain de la veille. Sous la Restauration et la monarchie de Juillet, il milite déjà avec ferveur pour la République. C'est pourquoi, lorsqu'il devient franc-maçon, il fait partie de la fraction la plus militante de la franc-maçonnerie. Sous la Restauration, il est initié à la loge Les Amis de la Vérité. Cet atelier, au départ clandestin, aurait scandalisé, à l'époque, de nombreux francs-maçons s'ils avaient eu connaissance de l'existence d'une telle loge, qui a participé à diverses actions contre la monarchie. Schoelcher est également membre de la société Aide-toi, le ciel t'aidera – société issue d'une fraction de la loge –, puis, sous la monarchie de Juillet, de la Société des Droits de l'Homme. Franc-maçon, il n'est pas forcément en adéquation avec les instances maçonniques du moment. Après sa radiation de La Clémente Amitié en 1844 (suite à l'affaire Clavel), il ne fréquente les loges plus qu'épisodiquement. S'il n'est pas un exemple d'assiduité, les principes maçonniques, Liberté, Égalité, Fraternité, Humanisme et Philanthropie, Schoelcher les a non seulement vécus, mais encore défendus de façon acharnée.