Des analyses ont été menées dans des tronçons du Rhône non court-circuités (ou Rhône Total) afin de mieux comprendre les conséquences des aménagements sur la sédimentation des fines. Les précédents programmes de l’OSR s’étaient intéressés aux tronçons court-circuités. Le principal objectif a ici été de caractériser les mécanismes et les dynamiques des dépôts sédimentaires. Les tronçons non court-circuités étant en grande partie contrôlés par l’aval, les recherches ont également porté sur l'influence de la gestion des barrages sur la sédimentation fine. Les travaux se sont focalisés sur des annexes fluviatiles en connexion aval permanente : la lône des Pécheurs à Jons et celles de la Chèvre et du Beurre à Tupin-et-Semon. Elles sont respectivement implantées en amont et aval de la métropole de Lyon. Différentes approches ont été entreprises : (i) une reconstitution des évolutions hydrogéomorphologiques à l’échelle de plusieurs décennies ; (ii) une spatialisation de la fréquence de connexion à l’échelle des stations ; et (iii) une caractérisation du remplissage sédimentaire en associant des relevés géophysiques et une analyse multi-indicateurs d’archives sédimentaires. Les deux sites partagent une sédimentation commune en termes d’historique et de composition des sédiments. Le remplissage sédimentaire est homogène et continue. Les sédiments sont essentiellement composés de limons riches en matière organique. Cette sédimentation s’est mise en place à partir des années 1980 – à la suite de la stabilisation de la ligne d’eau par les barrages. Le taux de sédimentation moyen est plus important pour la station aval par rapport à la station amont. L’accumulation d’important stock de sédiments dans les lônes pose des problèmes opérationnels. Pour ces environnements ce comblement peut altérer la fonctionnalité hydrologique. En cas de remobilisation, les sédiments peuvent avoir des effets néfastes pour les usages dans le chenal et les installations. D’autre part, ces sédiments sont à même de piéger d’importants stocks de contaminants qui complexifient d’autant plus leur gestion.