Le postulat communément accepté pour la Grèce classique, quant à l’enseignement et à ses espaces, est que les lieux d’éducation seraient à l’extérieur des murs des cités jusqu’aux environs du IVe siècle a.C. En effet, les sources archéologiques et littéraires tendent à montrer que ces édifices étaient originellement érigés en dehors des cités, notamment pour leur fonction d’entrainement militaire. Jean DELORME explique ainsi que les gymnases et les palestres, à l’exception de ceux de Delphes et de Syracuse, ne sont construits à l’intérieur des limites des cités qu’à partir du IIIe siècle a.C. Il leur attribue des fonctions intellectuelles avec l’arrivée des sophistes. Bernard LEGRAS reprend ces éléments pour faire des gymnases les centres de savoir où un maître enseigne à un disciple sans lien familial. De plus, cela en fait également des éléments de datation distinguant l’époque classique, où les gymnases sont à l’extérieur des cités, de l’époque hellénistique, où ces derniers sont à l’intérieur. Ces différents travaux affirment le rôle incontestable des gymnases et des palestres dans la formation physique et intellectuelle du monde grec, mais ces deniers sont localisés à l’extérieur de la cité. Néanmoins, qu’en est-il des autres lieux d’éducation ? Doit-on assumer que, hormis dans ces structures, les citoyens grecs ne bénéficiaient pas d’éducation par la cité ? Il est remarquable de souligner que les précédents travaux de recherche se concentrent uniquement sur les rôles éducatifs de ces lieux, sans ouvrir les pratiques éducatives des cités antiques à d’autres espaces. Cet article s’inscrit dans la poursuite de ces approches en tentant d’appréhender les lieux éducatifs, au-delà des gymnases et des palestres, pour peut-être montrer que la cité prend bien en charge ces aspects à l’intérieur même de ses murs, et ce avant le IVe siècle a.C. Dès lors, pour compléter les précédents travaux, il est important de soulever les problèmes suivants : quels sont les lieux d’éducation à Athènes intra-muros aux Ve et IVe siècles a.C. ? Comment, par conséquent, établir ce que sont les lieux d’éducation antique ? Dans l’objectif de contribuer à l’avancée de ces questionnements, une tentative de définition des aspects éducatifs des différentes structures de la cité d’Athènes sera réalisée. Cette volonté s’appuie sur les connaissances établies par les auteurs précédents ainsi que sur des données archéologiques – de Thomas Henry DYER, Marie-Françoise BILLOT ou encore Eutychia LYGOURI-TOLIA – croisées avec des sources littéraires comme PLATON, ARISTOPHANE ou LUCIEN. Cette tentative de définition sera couplée de réalisations cartographiques de ces éléments pour donner à voir l’organisation spatiale de la thématique. L’approche du présent article diffère des précédentes sur plusieurs points. Tout d’abord à travers le questionnement des composantes d’un lieu éducatif antique. Ensuite, par l’ouverture de l’étude aux structures de la cité, en mettant de côté les gymnases et les palestres. Enfin, par l’appréhension spatiale de l’organisation éducative de la cité d’Athènes.