Le hérisson, espèce parapluie et symbole de la faune urbaine, fait face à une fragmentation croissante de son habitat due à l’urbanisation. À Caen, l’engrillagement des parcelles, constitué de murs, grillages et clôtures, représente un obstacle majeur à ses déplacements. Dans ce contexte, la création de passages à faune devient essentielle pour améliorer la connectivité écologique et limiter les dangers liés à la traversée des routes. Ce mémoire propose une méthodologie innovante pour localiser de manière optimale ces passages. La démarche repose sur la modélisation du réseau écologique du hérisson via la théorie des graphes, en intégrant des données précises sur l'occupation du sol et, pour la première fois, sur les barrières physiques en milieu urbain. L'étude a nécessité la création d'une nouvelle base de données incluant les différentes classes de barrières. Un échantillonnage stratifié, basé sur les parcelles cadastrales et complété par des observations terrain et Google Street View, a permis de dresser une cartographie détaillée des barrières à Caen. Un modèle prédictif a ensuite été élaboré pour estimer la répartition des barrières sur l'ensemble de la ville. Les résultats montrent que les barrières, notamment les murs, jouent un rôle crucial dans la fragmentation des habitats et la perte de connectivité écologique. Ce travail fournit des outils précieux pour optimiser les réseaux écologiques urbains, non seulement pour le hérisson, mais également pour d'autres espèces terrestres. La méthodologie est réplicable et ouvre la voie à des études futures visant à analyser les collisions entre hérissons et infrastructures urbaines à Caen.