Depuis les années 2000, la recherche en sciences humaines et sociales mobilise les capteurs GPS pour le suivi et l’exploration des mobilités quotidiennes (Parent et al., 2013; Spaccapietra et al., 2008; Taczanowska et al., 2008). En témoignent en France ces dernières années, plusieurs programmes et consortiums scientifiques qui ont développé à leur tour des équipements et des environnements méthodologiques adaptés à leurs objectifs de la recherche (Brondeel et al., 2015; Duroudier et al., 2019; Kerouanton et al., 2023; Teran-Escobar et al., 2022), apportant ainsi une grande diversité dans les dispositifs mis en place. Les capteurs mobilisés se caractérisent par des spécifications variées (en termes de précision, d’autonomie, d’ergonomie). De même, les chaines de traitement se déclinent selon les acceptions et utilisations du concept de trace / trajectoire par une modélisation Arrêt/Déplacement (Alvares et al., 2007; Spaccapietra et al., 2008). Dans le but de mutualiser l’équipement en capteurs et de partager les méthodologies associées, l’UMR ESO (Espaces et Sociétés) a mis en place en 2024 le plateau de recherche Galileso autour du suivi des mobilités quotidiennes (Galileso, financement AES Rennes Métropole). Afin d’améliorer le recueil des expériences des personnes suivies dans les enquêtes de mobilité, le plateau Galileso a pour objectif de concevoir une solution intégrée reposant sur une interface combinant géovisualisation et représentation, enrichissement sémantique et caractérisation géométrique des objets liés à la trace. Aussi, la conception de cette interface met en exergue de nombreuses questions autour : - de l’échelle spatio-temporelle de visualisation des traces GPS, - du degré d’abstraction des objets géographiques contextuels représentés, - de la gestion du flou dans les objets spatio-temporels représentés et à enrichir, - la multi-représentation pour une meilleure lecture et un meilleur enrichissement À ces différentes questions, viennent s’ajouter différentes contraintes liées : - au terrain (hors laboratoire, sans internet, tablette ou ordinateur, batteries, conditions d’entretiens), - à la disponibilité et la préparation des données contextuelles face à un recueil de données spatio-temporelles dont l’emprise ne peut être connue à l’avance, - aux profils variés des enquêté·es face à l’abstraction de la représentation géographique (milieux sociaux, enfants/adultes...)… L’imbrication des questions et des contraintes nécessite des arbitrages techniques et théoriques pour la réalisation de l’interface de géovisualisation et de représentation. La communication que nous proposons permettra d’ouvrir la discussion autour de ces enjeux.