Villeurbanne est une ville souvent présentée comme un espace cosmopolite, marqué par son passé industriel et sa désindustrialistion progressive, mais aussi, par une revendication largement affirmée d'indépendance par rapport à sa voisine lyonnaise. Rares sont encore les travaux issus des sciences sociales menés sur cette ville et qui plus est, aucune étude à notre connaissance, ne s'est directement penchée sur un recueil de données exhaustif concernant les représentations des habitants. Le travail de recherche proposé sera mené en étroite collaboration avec Le Rize, centre Mémoires et Société. Il compte offrir un regard nouveau sur la cité en confrontant les témoignages oraux de sa population, fragments d'une mémoire collective, à des sources d'archives liées à la construction d'une mémoire "institutionnelle" (le Bulletin municipal, les affiches de la ville). Aussi, c'est à la croisée des mémoires villeurbanaises que nous travaillerons, considérant la ville sous ses dimensions sociales, culturelles mais aussi spatiales, en allant regarder de plus près, en quoi et comment la mémoire collective ou plurielle se combine, s'oppose, s'enchevêtre avec celle dominante, reconnue, et probablement moins contrastée que nous définissons comme mémoire institutionnelle. Ce travail original, essentiellement de terrain, sera l'objet d'une valorisation culturelle importante pour la population, prenant la forme d'une exposition montée au sein même du Rize.