Notre propos va tenter d'établir des passerelles entre les concepts présidant à la mise en oeuvre d'un dispositif de Formation Ouverte et à Distance (FOAD) et la réalité du feedback dans sa réalisation concrète. Notre conception du suivi de l'apprenant est celle d'un suivi prodigué tout au long du processus de formation en fonction des productions écrites ou orales que l'enseignant reçoit. Mais il ne s'agit pas d'exposer l'apprenant à des retours dont le contenu se contenterait d'un corrigé sur la forme. À notre sens, un feedback constructif doit pouvoir montrer son utilité dans le réinvestissement, par l'apprenant, de conseils prodigués dans une approche empathique où la notion d'erreur s'estompe au profit de celle d'une performance énoncée, trace d'une interlangue en évolution. Pour que ce suivi puisse opérer de manière optimale, il semble nécessaire de résoudre un certain nombre de problèmes conceptuels. Le premier touche à la distance elle-même et impose un renversement de posture impliquant une proximité inversement proportionnelle à la distance temporelle et géographique. Cela passe par l'instauration d'une présence sociale et de l'instauration d'un dialogue, au-delà des réalités imposées par le décalage du mode asynchrone. Le second problème tient dans la nature de cet accompagnement. Si celui-ci doit, comme c'est le cas dans notre recherche, s'exercer uniquement à travers le feedback, il convient de se poser la question de son efficacité et de sa légitimité. Le Cadre Européen de Référence pour les Langues (CECRL) peut-il rendre compte d'un réel état des compétences en se surimposant à une évaluation plus traditionnelle évaluant une performance? Telles sont les pistes que nous allons aborder dans cet article.