La classe est un espace clos où chacun se met en scène et se mesure à l’autre et par rapport à l’autre dans un jeu de rôles où l’apprenant apprend et l’enseignant enseigne. Dans le cas où le scénario enseignement-apprentissage est remplacé par un scénario d’apprentissage-action, l'enseignant est relégué hors champ en tant que médiateur, conseiller, metteur en scène qui organise l'acte d'apprendre à travers des tâches dans un environnement multidimensionnel. C’est le fondement de la pédagogie actionnelle prônée par le Cadre Européen Commun de Référence. Celle-ci considère l’apprenant comme un “acteur social” qui utilise ses compétences et ses ressources (stratégiques, cognitives, verbales et non verbales) pour réussir sa communication langagière (Tagliante, 2006). Cependant, le peu de temps disponible pour le développement de scénarios d’apprentissage-action ne permet pas toujours à l’enseignant d’assumer ce rôle de médiateur tout au long de l’acte d’apprentissage. C’est souvent le cas dans les formations non spécialistes où les langues n’occupent que vingt à trente heures sur l’année. Au mieux, l’enseignant fournit un environnement, distribue des rôles et ne revoit ses étudiants qu’au moment où ceux-ci font acte de communication, lors du TD suivant.