En 1977, le concept de « biais urbain » (urban bias) a été introduit par Michael Lipton pour servir de cadre à l’analyse des disparités observées dans les pays en développement. D’un côté, le fort développement de certaines zones urbaines et, de l’autre, le sous-développement des zones rurales constitueraient une clé de lecture essentielle pour comprendre les écarts entre les conditions de vie des populations. Au cours des dernières décennies, la baisse de la mortalité infantile et maternelle, l’augmentation du nombre de décès dus à des causes externes et une révolution cardiovasculaire incomplète pourraient modifier l’avantage urbain de l’espérance de vie à la naissance dans la région. J’utilise des méthodes de décomposition de l’espérance de vie sur les données de l’état civil de cinq pays d’Amérique latine sur la période 2000-2010 pour analyser les disparités en termes de causes de décès en fonction de leur aptitude à la division urbaine et rurale. Les résultats ont souligné que l’avantage urbain se poursuit et qu’il est basé sur la plus grande amélioration des causes de décès pouvant être imputables aux interventions de soins primaires.