Le débat autour des forces cosmopolites et des orientations telluriques qui constituent la culture latino-américaine semble être le malaise qui, depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, marque la réflexion intellectuelle dans la région. La littérature, en tant que domaine institutionnel depuis lequel la société est aussi pensée et imaginée, n’est pas étrangère à ce dilemme. L’article propose une révision de cette problématique sans négliger la considération des enjeux esthétiques et idéologiques qui sous-tendent son analyse. L’objectif ultime est de situer, dans ce panorama, deux expériences programmatiques latino-américaines contemporaines de la fin du XXe siècle qui revendiquent la nécessité de libérer les imaginaires littéraire et culturel latino-américains de l’empreinte idéologique du célèbre boom. Il s’agit de la poétique des écrivains mexicains associés à la génération Crack et du programme littéraire du réalisme virtuel dressé par le groupe sud-américain McOndo.