Près de Saint-Vérand en Isère, la présence d'une église probablement construite au XIème siècle est attestée à Quincivet en 1204. Selon plusieurs sources documentaires, l'église et son cimetière étaient situés sur une parcelle proche du château de Quincivet. Les derniers enterrements dans le cimetière ont eu lieu en 1792. D'après un acte officiel, l'église était encore debout en 1802 mais elle n'est pas mentionnée dans le cadastre napoléonien de 1830. Aujourd'hui, il n'existe aucune trace visible de l'église, de son cimetière et leur localisation précise reste inconnue. Depuis quelques années, l'association « Saint-Vérand Hier et Aujourd'hui » a pour objectif de retrouver l'emplacement de cette église disparue. En 2017 et 2018, deux campagnes géophysiques ont été menées autour du château pour trouver une trace de cette église. Dans un premier temps, une prospection magnétique a permis de disposer rapidement d'une cartographie du sous-sol sur 1,5 ha autour du château. La prospection magnétique de 2018 réalisée avec un magnétomètre à vapeur de césium G858 de Geometrics a permis de détecter à moins de 100 m du château des anomalies linéaires semblant correspondre aux fondations d'un bâtiment rectangulaire de 15 m par 18. Une nouvelle campagne de prospection a été réalisée début 2021 avec des étudiants de l'université de Grenoble pour confirmer et mieux caractériser ce bâtiment. Des instruments de prospection géophysique utilisant les méthodes magnétique, électrique et électromagnétique ont été utilisés pour faire des mesures à l'emplacement des anomalies magnétiques détectées en 2018: un magnétomètre Fluxgate FEREX de Foerster, un appareil EM CMD-MiniExplorer de GF Instruments, un résistivimètre RM85 de Geoscan ainsi qu'un géoradar Stream-X V8 de IDS. L'utilisation de ces différents instruments a permis d'obtenir pour chaque méthode géophysique une représentation différente de la nature du sous-sol. Si pour certains instruments, certaines anomalies linéaires peuvent être associées à d'éventuelles fondations de murs du bâtiment, pour d'autres, ce sera plutôt certaines différences de contraste entre deux espaces (sans pour autant visualiser une anomalie linéaire particulière à la limite de ceux-ci) qui pourront permettre de détecter la présence du bâtiment et de le caractériser. Grâce à ces différentes cartographies du sous-sol, il est possible de dessiner une esquisse du plan du bâtiment détecté pour comparer sa forme hypothétique ainsi que son orientation à d'autres églises construites au XIème siècle dans la région pour déterminer si ces traces géophysiques peuvent correspondre à l'ancienne église disparue de Quincivet.